La pêche à fascines au Québec
Au Québec, la pêche à fascines a été inventée par les Amérindiens dans un passé si lointain que personne ne sait depuis quand elle existe.
La pêche à fascines est une technique ingénieuse. Les fascines sont constituées de branchages d’aulne ou de bouleau entrelacés sur des piquets qui forment une longue clôture dans l’eau.
Les poissons qui s’en approchent, n’osent pas traverser cette palissade, alors ils la longent et entrent à l’intérieur du cercle au bout par une petite ouverture. Une fois à l’intérieur, les poissons tournent en rond sans pouvoir retrouver la sortie.
En bordure de l’estuaire du Saint-Laurent ou de la mer, à la marée basse, les pêcheurs se rendent dans le port avec un tombereau et attrapent les poissons à l’aide d’une seine – filet.
Ramenés à terre, les Amérindiens déposaient les poissons dans la saumure pour être fumés dans la boucanerie.
L’espèce la plus pêchée, c’est le hareng, mais à l’occasion, des esturgeons ou des saumons peuvent se glisser dans le labyrinthe.
Même récemment, on dénombrait des dizaines de pêches à fascines sur l’Île-Verte, où on la pratiquait le plus souvent et on peut voir de vieilles boucaneries.
Dans sa Description de la culture de l’Île-Verte, parue en 1954, M. Marcel Rioux décrit cette pêche qui était une industrie vitale pour les insulaires :
«Toute la pêche se fait exclusivement au moyen de la pêche à fascines. Il s’agit d’une sorte de parc aménagé à l’extrémité d’une longue palissade et disposé dans la zone de marée, perpendiculairement au rivage.
C’est là un mode très primitif de capturer le poisson… À l’aide de branchages d’aulnes ou de bouleaux tressés, on entrelace une palissade de piquets de bois de quinze pieds de haut que les poissons ne peuvent franchir. Ils la longent alors et s’engagent finalement dans le parc construit à l’extrémité et ne peuvent plus s’échapper. On les ramasse à marée basse. On pêche surtout au printemps et à l’automne. Les pêches à l’anguille ont toujours été les plus populaires.
Quelques-unes des plus belles et des plus longues fascines étaient accrochées au littoral dans le secteur de Kamouraska, de La Pocatière et de l’Isle-Verte. De nouveaux engins, plus solides et plus modernes, ont tendance à remplacer les vieilles fascines…»
Esturgeon
Esturgeon (acipenser spp, Acipenséridés, diverses espèces : esturgeon commun ou à museau court (A. sturio ou brevirostrum), esturgeon étoilé (A. stellatus), esturgeon jaune (A. fluvescena), esturgeon noir (A. oxyrthunchus), béluga Husa huso).
Gros poisson migrateur de forme très allongée. Le corps de l’esturgeon est recouvert de cinq rangées de plaques osseuses ; sa coloration varie selon les espèces, l’âge et l’habitat. La bouche située sous la tête est démunie de dents. L’esturgeon a un long museau pointu d’où pendent quatre barbillons. Comme le requin, il est dépourvu d’écailles, sa peau recouverte d’un genre de cuirasse est rugueuse et sa queue est fourchue.
L’esturgeon vieillit très lentement, il peut vivre plus de 150 ans. Il peu peser plus d’une tonne et mesurer 4 mètres de long. Son nombre a dangereusement diminué, notamment en Amérique du Nord où il est maintenant rare, car il a été l’objet d’une pêche intensive. L’esturgeon est recherché pour sa chair et surtout pour ses œufs, qui constituent le véritable caviar.

Voir aussi :