Historique de la municipalité de Rivière-Ouelle dans le Bas-Saint-Laurent
Cette municipalité, distante de 10 km de La Pocatière et d’une vingtaine de kilomètres de Kamouraska plus à l’est, affiche une vocation surtout agricole, en vertu de la présence de riches terres composées principalement d’argile.
Dans l’Arrêt du Conseil d’État du Roi du 3 mars 1722, on mentionne La Bouteillerie dit la Rivière Ouelle pour désigner l’endroit qui sera érigé, en 1855, comme municipalité de la paroisse de Notre-Dame-de-Liesse-de-la-Rivière-Ouelle et dont l’ampleur dénominative sera ramenée à des proportions plus acceptables en 1983, sous la forme Rivière-Ouelle, qui identifiait la municipalité primitive, créée en 1845 et abolie en 1847. D’ailleurs le nom originel reprenait en son entier celui de la paroisse fondée en 1685, et érigée canoniquement en 1894.
Historiquement, on a d’abord attribué la dénomination concernée à la rivière, vers 1641. (La carte de Jean Bourdon porte R. Hoel). Puis à la paroisse et à la seigneurie de la Rivière-Ouelle ou de La Bouteullerie. Le gouvernement de la Nouvelle-France la concéda alors en 1672 à Jean-Baptiste-François Deschamps de La Bouteillerie (1646-1703). L’acte de concession mentionne le toponyme « rivière Houelle ». Par la suite, la carte de Deshayes de 1695 indique Rivière Ouelle. Celle de James Cook (1759) porte la forme R. Oval, devant se lire « Oual ».
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Pour sa part, l’aveu et dénombrement du 2 mai 1725 porte sur le fief vulgairement nommé la Bouteillerie ou Rivière Ouelle et mentionne fréquemment la rivière Ouelle. Selon toute probabilité, la rivière comme la municipalité doivent leur nom à Louis Houel (ou Ouel), parfois orthographié Houël, compatriote et ami pieux de Champlain, membre de la Compagnie des Cent-Associés et contrôleur général des salines de Broauge.
Bienfaiteur des Récollets dont il était le syndic en Nouvelle-France, il a également occupé, un temps, la fonction de secrétaire du roi. On a, en outre, avancé deux autres explications assez répandues que nous fournissons à titre indicatif, car on ne peut les retenir sérieusement. Il s’agirait de Jeanne de Houel, épouse de Nicolas Deschamps, contrôleur général français. Les Iroquois l’ont enlevée avec son fils au cours d’un voyage dans la région.
Ou bien, il faudrait y voir le patronyme de René Ouellet, à qui le seigneur Deschamps concède un lot en 1690 et qui épouse Angélique Lebel « à la rivière Ouelle », en 1691. Au cours des siècles, les graphies Ouelle, Ouel, Houêlle, Hoël, etc. ont pu être relevées. Les Rivelois, surnommées Capelans et Marsouins, car ils pêchaient ces poissons en abondance, rappellent avec satisfactions que 40 de leurs ancêtres, sous la conduite du curé, ont repoussé, en 1690, un détachement de la flotte de Phips, en route vers Québec.