
Mouvement plasticien au Québec
Le mouvement plasticien apparaît au Québec comme une réaction à l’automatisme et à l’abstraction lyrique. C’est l’automatisme qui donne naissance au milieu des années 1950 au besoin d’un retour à une forme plus contrôlée, mieux ordonnée de peinture.
En fait, quelques peintres prennent conscience que l’automatisme est resté, à leur insu, attaché à une ancienne conception de l’espace pictural, en maintenant la dichotomie des objets et du fond.
Le mouvement plasticien a été lancé en 1955 par la publication du Manifeste des plasticiens. Il entendait proposer une nouvelle manière de concevoir l’espace pictural.
Rédigé par le peintre et critique Rodolphe de Repentigny (alias Jauran) et contresigné par Louis Belzile, Jean-Paul Jérôme et Fernand Toupin, le manifeste des plasticiens, est bien différent du Refus global par le ton plus mesuré et les préoccupations plus exclusivement plastiques. Ce Manifeste a encouragé un certain nombre de jeunes artistes québécois à suivre l’exemple des pionniers de l’art abstrait, en particulier de Mondrian, et propose un espace sans suggestion de profondeur.
Ce groupe de peintres, influencés par l’abstraction géométrique de type analytique qui endosse la théorie d’une peinture qui ne relève plus de la subjectivité, offre plutôt une pure objectivité à travers un travail sur les formes géométriques, les surfaces, les lignes, les couleurs.
Le groupe plasticien tient sa première exposition en février 1955 à la librairie Tranquille de Montréal.
Dans le mouvement plasticien, la gestualité du peintre tend à s’estomper au profit d’une recherche formelle fortement appuyée par la théorie.
Désormais, on exploite à fond le travail sur la perception visuelle. Les tableaux de Claude Tousignant et de Jacques Hurtubise nous révèlent une peinture qui joue avec les illusions d’optique et déstabilise le regard des spectateurs.
Fernand Leduc, co-signataire du manifeste Refus global, et Guido Molinari participent de ce mouvement. Ce sont les deux figures dominantes du mouvement plasticien qui évolue vers le pop art. Ils prennent des positions plus radicales encore, introduisant le respect absolu de la surface, l’ambivalence des formes et la notion de série
L’influence des plasticiens sur les arts au Québec est considérable. Jean Goguen, Yves Gaucher, Jacques Hurtubise en ont été marqués. Les tableaux de Claude Tousignant et de Jacques Hurtubise, par exemple, nous révèlent une peinture qui joue avec les illusions d’optique et déstabilise le regard des spectateurs.
Il n’a fallu la vague post-moderniste des années 1970 pour voir l’impact du mouvement plasticien diminuer sur le développement de la peinture au Québec.

Espace sans suggestion de profondeur, abstraction géométrique de type analytique qui endosse la théorie d’une peinture qui ne relève plus de la subjectivité… une pure objectivité à travers un travail sur les formes géométriques, les surfaces, les lignes, les couleurs. Illustration : Yellow Square Afterimage © Megan Jorgensen (GrandQuebec.com.
Ambivalence
Disposition mentale anormale permettant à un sujet, devant une situation donnée, de manifester, dans le même temps, des sentiments diamétralement opposés; amour et haine, crainte et désir, culpabilité et justification, orgueil et dépréciation de soi; il en résulte des propos et des attitudes franchement contradictoires.
Le terme et la notion même ont été créés par Bleuler en 1911, à l’occasion de son étude sur La démence précoce ou group des schizophrènes. Il est universellement admis depuis; seules existent quelques divergences au sujet de son origine du point de vue psychologique.
Mlle J. Boutonier, qui en a donné une bonne étude (Thèse, Paris, 1938), rappelle d’abord la conception de Bleuler telle qu’elle lui est apparue : le point de départ de l’ambivalence serait fourni par les expériences opposées dont les objets sont, pour nous, l’occasion (parfum de la rose et ses épines) ; l’ambivalence aurait son origine dans l’objet, pour devenir ensuite une structure du sujet pouvant se projeter dans le monde extérieur.
Mais elle précise ensuite sa propre position vis-à-vis du problème : elle y voit « une forme a priori de la sensibilité », une structure du sujet, une aptitude, antérieures à l’expérience.
Il convient de souligner l’importance de l’ambivalence dans toutes les situations conflictuelles, en particulier dans tous les attachements névrosiques. L’ambivalence traduit alors l’obstacle que rencontre un instinct dans son épanouissement. Elle est normale chez l’enfant avant la liquidation du complexe d’Œdipe.
Chez l’adulte, l’ambivalence suppose un relâchement dans l’unité et la continuité du moi, une dissociation de la personnalité, telle qu’en réalise la schizophrénie.
C’est, en effet, dans cette maladie que l’ambivalence présente ses aspects les plus caractéristiques et qu’elle revêt les formes les plus extrêmes. Elle explique en grande partie les phénomènes d’inhibition, de barrage, d’impuissance pragmatique et le comportement si souvent discordant et paradoxal du malade.
Ant. Porot

L’ambivalence de ces sentiments le troublait plus qu’il ne voulait l’admettre. (Le Petit Prince Retrouvé, Jean-Pierre Davidts, écrivain québécois). Image : © Megan Jorgensen.
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