Armoiries de la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu
Les armoiries de Saint-Jean-de-Dieu se lisent comme suit : Deux gerbes d’or sur un fond de gueules, une bille de bois sur les flots d’azur, une ruche d’abeilles tracée au cœur, le tout réuni par un triangle d’argent retenant un listel de parchemin chargé de la devise : ambition, labeur, succès.
Signification :
- Gerbes de blé : symbole de la stabilité ;
- Bille de bois : symbole des contracteurs, des bûcherons, des draveurs de qui Saint-Jean-de-Dieu a tiré sa vocation commerciale ;
- Flots : symbole des nombreuses rivières qui coulent sur le territoire de Saint-Jean-de-Dieu ;
- Ruche d’abeilles : symbole du travail collectif, très actif et organisé ;
- Croix latine : symbole de foi qui a inspiré tous les gestes des premiers résidents et qui continue encore à guider ceux qui ont la foi en la survivance de Saint-Jean-de-Dieu,
- Triangle équilatéral : symbole de l’unité, du respect et de la justice pour son prochain ;
- Or : premier métal héraldique, l’or symbolise l’idéal, l’éclat, la justice, la foi, la force et la constance ;
- Gueules : couleur rouge en héraldique, le gueules symbolise la charité, la justice,
- Azur : couleur bleu en héraldique, l’azur symbolise la pureté, la loyauté et la clarté,
- Argent : deuxième métal héraldique, l’argent symbolise la beauté, le rire, la victoire.
Les armoiries de Saint-Jean-de-Dieu sont une réalisation de Madame Estelle Michaud en 1972.
Historique de la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu
Vaste territoire aux limites fort irrégulières situé à environ 25 km au sud-est de Trois-Pistoles, entre Sainte-Françoise, au nord, est Sainte-Rita, au sud, Saint-Jean-de-Dieu a été implantée au carrefour des rivières des Trois Pistoles et Boisbouscache. La colonisation de l’endroit débute vers 1850 avec la création de la colonie Bégon, à quelque 8 km de l’actuelle localité, peuplée de gens en provenance Trois-Pistoles. Étant donné que les personnes mettaient tout leur avoir en commun, le rang se voit bientôt décerner le surnom de La Société, repris pour un bureau de poste entre 1912 et 1943 et conservé pour identifier un hameau.
Quelques années plus tard, en 1865, on crée la municipalité du canton de Bégon, ainsi dénommée en l’honneur de Michel Bégon de la Picadière (1667-1747), neuvième intendant de la Nouvelle-France de 1710 à 1726.
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Le bureau de poste ouvert en 1868 reçoit également cette appellation. Sur le plan paroissial, on établit une communauté qui prend le nom de Saint-Jean-de-Dieu en 1873. Par suite de l’érection religieuse et civile qui intervient cette année-là. Par la suite, le bureau de poste, en 1881, et la municipalité de Bégon, qui verra son nom et son statut modifiés en 1947, recevront également cette dénomination.
Bien que certains estiment qu’il faut y voir un geste de reconnaissance envers monseigneur Jean Langevin, premier évêque de Rimouski, l’adoption du nom de la paroisse se voulait surtout une célébration des vertus de saint Jean de Dieu (1495-1550). Il fut fondateur des Frères Hospitaliers et patron, avec saint Camille de Lellis, des malades et des hôpitaux. D’ailleurs, il fonde son premier hôpital en 1537. De plus, son immense charité envers les plus démunis, en font « le pauvre des pauvres ». Anciennement pays de draveurs et de bûcherons, Saint-Jean-de-Dieu se confine davantage de nos jours à l’agriculture. Les Johannois, du latin Johannes, Jean, exploitent plusieurs fermes laitières. Ils se spécialisent dans l’élevage d’animaux de boucherie.
Canton Bégon
Ce canton au tracé irrégulier, situé au sud de Trois-Pistoles, comprend la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu et quelques rangs habités. Il est notamment arrosé par la rivière Boisbouscach, affluent de la rivière des Trois-Pistoles qui lui sert de limite sur un court segment au sud-ouest. On a identifié cet espace cantonal par le nom de Michel Bégon de La Picardière (1667-1747), 10e intendant de la Nouvelle-France, beau-frère de la célèbre-épistolière Élisabeth Bégon. Son mandat (1712-1720), difficile, se caractérise par le relèvement progressif de l’économie. Ses principales réalisations furent de liquider la monnaie de cartes, de libéraliser la traite du castor et de stimuler la culture du chanvre. À son départ de la Nouvelle-France, celle-ci perdait un honnête homme, aimable, généreux et, de surcroît, populare. Ce canton fut proclamé en 1869.
Rivière Boisbouscache
Affluent de la rivière des Trois-Pistoles, la rivière Boisbouscache est d’abord un filet d’eau se dirigeant vers le nord-est avant d’atteindre le lac du même nom, situé à 24 km à l’est de Trois-Pistoles. De là, les eaux de la rivière passent par le lac Long, s’écoulent vers le sud sur une douzaine de kilomètres en coupant quelques plus appalachiens peu élevés, puis tournent à l’ouest en décrivant de multiples petits méandres jusqu’à la rivière des Trois-Pistoles.
L’arpenteur G.-A. Doucet, qui a arpenté le canton de Bégon en avril 1870, signale qu’il a « à l’embouchure de la rivière Boisbouscache une petite isle d’un terrain magnifique ». Boisbouscache est en fait la forme francisée du nom amérindien Abagusquash dont on ne connait pas la signification. Variante : Rivière à Ti-Bert.
