Le mois de la photo

Le Mois de la Photo à Montréal 2009

11e édition : du 10 septembre au 11 octobre 2009

Les Espaces de l’image

Archivée
Le Mois de la Photo 2009 est une biennale internationale de photographie contemporaine qui a lieu à Montréal. L’événement a remporté le prix du Mérite Artistique 2009, de la Fondation Imperial Tobacco. Certaines œuvres sont des premières canadiennes tandis que d’autres ont été créées pour l’événement et sont des premières mondiales. Toutes les activités proposées par Le Mois de la Photo à Montréal sont accessibles gratuitement.

Les artistes invités à participer à cette 11e édition présentent des œuvres où se révèle une intime cohérence entre la mise en scène de l’œuvre et le propos de l’artiste. On trouvera lors de cette édition une grande variété dans les techniques utilisées. Ainsi, tandis que Michael Flomen fait appel à des lucioles dans The Blue Flyer II, Jeff Guess réalise des sténopés avec sa bouche pour l’œuvre From Hand to Mouth.

Michael Flomen, The Blue Flyer II
Michael Flomen, The Blue Flyer II, 2009 (de la série Higher Ground, 2001-09).
Détail. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Pangée, Montréal.

Espace et mouvement

Les artistes invitent le spectateur à une déambulation dans l’œuvre, comme c’est le cas d’Alfredo Jaar qui nous fait entrer dans un cube pour The Sound of Silence, de Sammy Baloji qui nous fait parcourir littéralement les rues dans Vues de Likasi. Ils proposent également une déambulation dans la ville de Montréal: par exemple, Anne Ramsden expose dans son Musée du quotidien des images issues d’Internet réutilisées sous forme d’affiches placardées dans la ville. Remettant en cause la notion même de lieu d’exposition, l’artiste réinvente la distinction entre objet usuel et objet culturel.

Espace et temps

Plusieurs artistes explorent le principe de base de la photographie comme instrument de fixation du temps et proposent des métaphores de la disparition. Dans Aliento (Souffle) d’Oscar Muñoz, pour révéler les portraits de victimes politiques, il faut souffler sur des disques métalliques imprimés à l’aide d’un procédé photosérigraphique. Les images n’apparaissent que grâce au souffle du spectateur.

Shelley Miller, Cargo (The Wealth of Some and the Ruins of Others)
Shelley Miller, Cargo (The Wealth of Some and the Ruin of Others), 2009. Vue d’installation, carreaux de sucre peints à la main, jour 1 et jour 3, Montréal, 2009. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Shelley Miller, Cargo (The Wealth of Some and the Ruins of Others)

Shelley Miller, dans Cargo (The Wealth of Some and the Ruin of Others), présente une fresque d’azulejos, ces carreaux de céramique bleus de la culture portugaise. Le motif des navires est fabriqué en sucre et évoque l’histoire de Bahia. L’œuvre sera installée jusqu’en août 2013. La fresque sera photographiée au fur et à mesure de sa détérioration. Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, avec Le Cercle de confusion, proposent au spectateur de retirer et d’éparpiller 3000 fragments d’une photographie aérienne de la ville de Beyrouth. Cette image, menacée de disparition, symbolise la fragilité de la ville.

Le thème Les Espaces de l’image s’articulera autour de trois axes: les usages de l’image, l’installation et la forme documentaire, et enfin les expérimentations visuelles.

Les usages de l’image: réflexion sur le droit à l’image

Des photos sont à la base du travail de l’artiste, mais elles sont réutilisées pour lui donner un autre sens.

Dans la Madone de Bentalha de Pascal Convert, une sculpture de cire réalisée d’après la photographie Massacre à Bentalha de Hocine Zaourar, l’artiste représente les deux femmes de la photographie originelle sans visage. Cette représentation qui fait penser à un mausolée funéraire, laisse une trace persistante de la vie de ces personnes. Une vidéo et un montage de photographies accompagne l’œuvre qui appartient à un triptyque: la Pietà du Kosovo (1), la Madone de Bentalha (2),la Mort de Mohamed Al Doura (3).

David Rokeby, dans Taken, utilise les images captées en temps réel dans l’exposition et générées par les spectateurs. Entre monde réel et monde virtuel, les spectateurs sont à la fois voyeurs et acteurs de l’œuvre. Le hasard associe aléatoirement un mot à un spectateur.

David Rokeby, Taken
David Rokeby, Taken, 2002. Vue d’installation, National Art Museum of China, Beijing, 2008. Photo: David Rokeby. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Beat Streuli, dans Sans titre (Cape Town 09), photographie les passants dans la rue. Débarrassés de leur contexte, avec un arrière plan dilué, ils sont réinsérés dans le territoire urbain sous forme de clichés monumentaux.

Installation et forme documentaire: la photo comme témoignage du passé

Robert Burley expose Photographic Proof, une image monumentale installée sur la façade du Centre Canadien d’Architecture. Il s’agit d’une reproduction de photographie Polaroid montrant une foule observant la destruction de l’usine Kodak-Pathé en 2007. En réfléchissant sur l’évolution rapide du medium photographique, Robert Burley témoigne de la destruction de ces lieux historiques de la photo. L’exposition Photographic Proof sera visible du 10 septembre au 19 octobre 2009 au CCA.

Sammy Baloji, avec Vues de Likasi, propose une frise qui dresse un portrait à la fois spatial et historique d’une ville de la République démocratique du Congo. Au fil de l’architecture coloniale, du passé minier de la ville et de ses espaces publics se dégage une identité de la ville.

Sammy Baloji, Vues de Likasi
Sammy Baloji, Vues de Likasi, 2006. Détail: Avenue de la Mine côté droit. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Yang Zhenzhong, avec la vidéo Let’s Puff!, révèle les mutations du paysage urbain de Shangaï. Le défilement de la vidéo est accéléré par le souffle d’une jeune fille présente sur une autre vidéo.

Expérimentations visuelles: bouleversement du point de vue et perspectives décalées

Luc Courchesne, avec son Journal panoscopique, remet en cause le point de vue du spectateur. Avec ses anamorphoses, l’image devient circulaire. Pavel Pavlov poursuit sur cette idée avec un dispositif de vidéos dans Every Bit of Landscape Beyond the Cloverleaf Interchange (Frankfurter Kreuz, Frankfurt, Germany). Il s’intéresse à certaines zones du paysage urbain comme les parkings ou les échangeurs routiers. À l’heure où l’échangeur Turcot fait couler beaucoup d’encre à Montréal, son questionnement s’avère d’actualité. Le mouvement sans fin de cette boucle fait penser à un nœud gordien dont il semble impossible de sortir.

Alain Paiement, dans Arrangements d’après nature, montre des espaces domestiques d’un point de vue aérien qui offre une vision exhaustive de la pièce, que l’on pourrait presque qualifier d’autopsie de l’espace.

Alain Paiement, Arrangements d'après nature
Alain Paiement, Country Base, 2004. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Jim Campbell, dans Bus Stop et Street Scenes, utilise des écrans lumineux dont la résolution est manipulée électroniquement. Des silhouettes évanescentes hantent des paysages urbains à la limite de l’abstraction.

Prix et concours

  • Prix du public Contact Image: le public est invité à voter avant le 25 septembre 2009 pour son artiste préféré qui remportera une bourse de 1500 $.
  • Prix Dazibao 2009: le vainqueur sera chargé de réaliser un livre pour la collection Les portables de Dazibao.
  • Concours de photographie réservé exclusivement aux jeunes québécois entre 18 et 25 ans: le 1er prix est un séjour d’une semaine à Perpignan, en France, pour assister au Festival International de Photojournalisme Visa pour l’image en août 2010.

Pour plus d’informations sur les Prix et le concours, consultez le site du Mois de la Photo à Montréal. Un programme imprimé est également disponible gratuitement dans les lieux d’exposition, à la librairie Gallimard ainsi que dans les magasins De Serres.

Un Centre de documentation sur le Mois de la Photo à Montréal est ouvert au public aux Ateliers Jean Brillant, dans le quartier Saint-Henri.

Des activités éducatives pour le milieu scolaire et le grand public sont prévues dans le cadre du Programme de médiation culturelle.

Pour en savoir plus, visitez le site officiel du Mois de la Photo à Montréal : moisdelaphoto.com.

Lire aussi:

Liste complète des lieux et artistes
Quelques dates à retenir
SBC
Centre Canadien d’Architecture
Contact : photo à Toronto.
NYPH’09 : photo à New York.

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