LA SÉRÉNITÉ RENOUVELÉE : COLDEN
Mont Colden. Par Charles Bertrand
Du barrage de Marcy Dam, Colden apparaît certainement comme l’un des sommets le plus en évidence, au beau milieu du paysage avec son pic caractéristique ; on le devine peut-être plus populaire qu’Algonquin, Wright ou Phelps. Aussi, après avoir grimpé ces derniers et d’autres du même coin, étais-je dû pour y aller à mon tour.
J’avais d’autant plus hâte de visiter Colden que ce dernier faisant face à Algonquin et ses voisins Boundary et Iroquois, l’on pourrait voir, de l’autre côté de l’Avalanche Lake donc, ces sommets que j’avais parcourus au cours d’une randonnée de douze heures.
Je me suis ainsi retrouvé dans un groupe de quatre, partant de l’Adirondack Lodge, en un début de juillet, sous un ciel annonciateur de pluie.
Malgré les 4 700 pieds de Colden, la piste peut sembler étonnamment aisée. Le sentier, jusqu’à ce qu’il quitte la rivière, monte assez peu abruptement, et le reste ménage un certain nombre de plateaux. À environ une heure du sommet, l’on tombe sur Lake Arnold, sommet de mi-parcours qui comblera les amateurs de camping sauvage si tant est que les moustiques ne les font pas fuir.
L’arrivée au faîte de Colden, moins d’une heure passé Lake Arnold, réserve cependant une surprise : on y est mais l’on n’y est pas : faux sommet ; et d’ailleurs, nous avons pris une demi-heure pour nous en rendre compte !…
*
Je me demandais bien, justement, ce que pouvait être cette bosse tout à côté et que je n’arrivais pas à replacer sur la carte ! J’ai donc abandonné mes compagnes de randonnée et suis parti seul pour « finir le travail ».
Cela n’aura demandé qu’une quinzaine de minutes. En haut du vrai sommet de Colden, j’ai bavardé avec une patrouilleuse, un ranger de passage par là, qui m’a indiqué où se trouvait le plus haut point de ce vrai sommet : il tenait à une simple roche pas plus large qu’un capot de Toyota…
… mais quelle saisissante vue que celle sur les montagnes d’en face !…
C’est déjà spectaculaire en soit, mais encore, cela devient vertigineux, quand, au sommet d’Algonquin, de Boundary et d’Iroquois, l’on aperçoit et à l’œil nu de minuscules silhouettes et que l’on se dit :
– « Hé, je ressemblais à ça, moi aussi !… »
Tout le fondement, l’essence même du plaisir que l’on peut ressentir dans les Adirondacks se retrouve dans une telle vue, une vision par laquelle l’on se sent à la fois si proche des sommets aux alentours, comme lié par un fil invisible aux cimes voisines, et si isolé, tout petit voire insignifiant, dépassé par l’étendue des lieux, par la hauteur des montagnes, par le défi qu’elles nous lancent…
– Mont COLDEN : INFOS PRATIQUES –
– On aimera… –
La progression par paliers de la montée, le fait de voir clairement le sommet à partir de Marcy Dam, le faux-sommet et la vue sur Algonquin et autres.
– On aimera un peu moins… –
L’incertitude quant à savoir si l’on y est ou pas (au sommet), l’étroitesse du (vrai) sommet.
– Niveau de difficulté –
Intermédiaire.
– Durée aller-retour –
8 heures.
– Route vers le mont Colden –
À partir de l’autoroute, prendre la sortie pour la 9N vers Lake Placid. À l’intersection de la 9N et de la 86 vers Lake Placid. Rester à gauche sur la 9N jusqu’à la 73, prendre la 73N à droite vers Lake Placid. Passé les Cascade Lakes, prendre l’Adirondack Loj Road à gauche, juste après le motel Cascade Inn. (de couleur bleue). Compter environ 40 minutes jusqu’au stationnement de l’Adirondack Lodge et du Heart Lake.
– Stationnement –
À l’Adirondack Lodge (stationnement payant à certaines heures).
– Divers –
Il semble y avoir une réelle possibilité de faire du camping sauvage à Lake Arnold. Ou bien, il y a Marcy Dam juste en bas.
Chapitre suivant :
Lire aussi :
- Le Mont Cascade : l’incontournable initiation
- Surpris par la nuit : Giant
- La Grande Boucle : Algonquin, Boundary, Iroquois
- Un nirvana à la limite du Waterloo : Gothics
- Le rêve enfin réalisé : Marcy
- Deux rendez-vous presque manqués et une frousse : Wright
- Une revanche sur Gothics : Sawteeth
- Une randonnée avortée et une belle compensation : Colden et Indian Head
- Hurricane : l’autre façon de s’initier
- Bald Peak : le plaisir du flanc de montagne
- Whiteface : une randonnée en partie « touristique »…
- Une autre boucle de (presque) douze heures
- Épilogue – clin d’œil