DEUX RENDEZ-VOUS PRESQUE MANQUÉS ET UNE FROUSSE : WRIGHT
Mont Wright. Par Charles Bertrand
Pour l’orientation et en général, l’ascension du mont Wright, effectuée deux fois, s’est avérée un peu plus satisfaisante et concluante que celle d’un sommet comme Phelps sous de mauvaises conditions météorologiques.
Wright, à 4 500 pieds, se trouve sur la route qui conduit à Algonquin. Pas excessivement difficile à grimper, il arbore une cime rocheuse très spectaculaire qui comprend un faux sommet et qui s’avère presque deux fois plus haute que celle de Cascade.
Ma première ascension eut lieu un jour d’octobre, sous un ciel nuageux mais sans pluie, avec trois-quatre autres braves dont certains découvraient les Adirondacks pour la première fois.
Du haut de Wright, le mont Algonquin se voyait, tant bien que mal, mais il aura été impossible de repérer ou deviner la piste y menant.
Le caprice de la météo ne nous aura pas empêchés, heureusement, de dénicher l’attrait principal de ce mont, soit les débris d’un avion de chasse qui s’y est écrasé à l’hiver de 1962. Ce tas de ferraille, dont certains morceaux portent encore des traces de peinture verte et qui s’accompagne d’une plaque commémorative vissée à une paroi rocheuse, se trouve en contrebas du flanc nord ou nord-ouest de Wright, et il n’est pas facile à repérer parce que caché par des buissons.
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Et quand l’on s’y trouve par mauvais temps et que l’on se représente une tempête de neige en février, on se donnera des frissons dans le dos à imaginer certains des occupants de l’avion encore en vie après le choc, rendant leur dernier souffle en un tel endroit, aussi intensément coupés du monde.
Ma deuxième ascension de Wright, un jour de juin, ne bénéficia pas d’une météo plus clémente, au contraire : au menu, temps frisquet et nuages annonciateurs de pluie. Comme pour confirmer les appréhensions, nous nous sommes retrouvés plusieurs randonneurs au sommet presqu’au même moment où un énorme nuage gris foncé a décidé de foncer sur la cime de Wright…
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Cela m’a incité à demander à la patrouilleuse présente sur place qu’elle était la meilleure réaction à avoir si l’on se faisait surprendre, ainsi exposé en haute altitude, par un orage électrique. Il semblerait que la pire chose à faire serait de descendre à toute vitesse pour aller se cacher sous le couvert végétal, la pire parce qu’ainsi, l’on s’exposerait davantage à la foudre. Aussi la patrouilleuse nous a-t-elle suggéré de rester au sommet et de se blottir dans un quelconque repli rocheux, les risques de se faire atteindre par un éclair se trouvant ainsi sensiblement diminués.
Heureusement, grâce à l’un de ces caprices météorologiques typiques des Adirondacks, le nuage menaçant aura finalement bifurqué à la dernière minute pour aller choir sur la cime d’Algonquin…
– WRIGHT : INFOS PRATIQUES –
– On aimera… –
La distance à parcourir, presque moitié moins longue que celle menant à Algonquin, un sommet plus imposant que celui de Cascade, les vestiges d’un accident d’avion.
– On aimera un peu moins… –
Une progression, jusqu’au pied du sommet, par trois principales sections dont les deux dernières sont exigeantes.
– Niveau de difficulté –
Difficile.
– Durée aller-retour –
7 à 8 heures.
– Route –
À partir de l’autoroute, prendre la sortie pour la 9N vers Lake Placid. À l’intersection de la 9N et de la 86 vers Lake Placid. Rester à gauche sur la 9N jusqu’à la 73. Prendre la 73N à droite vers Lake Placid, passé les Cascade Lakes. Prendre l’Adirondack Loj Road à gauche, juste après le motel Cascade Inn. (de couleur bleue). Compter environ 40 minutes jusqu’au stationnement de l’Adirondack Lodge et du Heart Lake.
– Stationnement –
À l’Adirondack Lodge (stationnement payant à certaines heures).
– Divers –
Il faudrait compter environ une heure de randonnée entre le sommet de Wright et celui d’Algonquin, qu’il sera tentant de faire dans la même randonnée vu sa proximité. On s’attendra donc à une excursion demandant environ deux heures de plus pour s’offrir ces deux sommets d’un coup.
Chapitre suivant :
Voir aussi :
- Le Mont Cascade : l’incontournable initiation
- Surpris par la nuit : Giant
- La Grande Boucle : Algonquin, Boundary, Iroquois
- Un nirvana à la limite du Waterloo : Gothics
- Le rêve enfin réalisé : Marcy
- La sérénité renouvelée : Colden
- Un rendez-vous nettement manqué : Phelps
- Une randonnée avortée et une belle compensation : Colden et Indian Head
- Hurricane : l’autre façon de s’initier
- Bald Peak : le plaisir du flanc de montagne
- Whiteface : une randonnée en partie « touristique »…
- Une autre boucle de (presque) douze heures : Bear Den, Dial et Nipple Top
- Épilogue – clin d’œil