Rouyn-Noranda et ses environs
Canton de Rouyn
Ce canton abitibien, baigné notamment par les lacs Dufault, Osisko, Pelletier, Rouyn et Bruyère et parcouru par la rivière Kinojévis à l’est, est relié par ses cours d’eau et ses lacs au réseau hydrographique de la rivière des Outaouais, à son extrémité nord. Sans aspérité notable, le relief du sol atteint près de 330 m de hauteur ici et là au sud. Installé dans le village de Granada et dans la municipalité de Lac-Dufault, la population s’est davantage concentrée dans ce qui constitue maintenant l’agglomération de Rouyn-Noranda. Proclamation en 1916.
Municipalité régionale de comté de Rouyn-Noranda
Située dans la région administrative de l’Abitibi-Témiscamingue, entre les MRC d’Abitibi-Ouest, d’Abitibi, de Vallée-de-l’Or et de Témiscamingue et donnant sur l’Ontario du côté ouest, la municipalité régionale de comté de Rouyn-Noranda s’étend sur 6 632 kilomètres carrés.
La région naturelle de la ceinture argileuse couvre presque entièrement son territoire, à l’exception de l’extrémité sud-est comprise dans les Laurentides boréales. On y retrouve la rivière Kinjévis, une partie du cours supérieure de l’Outaouais, quelques lacs d’importance comme les lacs Opasatica, Dufault, Dasserat et une partie du lac Preissac, de même que le parc de conservation et la réserve faunique d’Aiguebelle. Établie en avril 1981, la MRC de Rouyn-Noranda, qui regroupe les deux tiers de la population, et de trois territoires non organisés. Elle a été constituée à même le territoire des anciennes municipalités des comtés d’Abitibi et de Témiscamingue. Majoritairement urbaine et très largement francophone, la population de la MRC comprend aussi une minorité anglophone, en déclin rapide cependant. L’économie régionale est dominée par le rôle de métropole que joue Rouyn-Noranda, avec ses institutions, dont l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, ses services et ses commerces. L’industrie de l’affinage du cuivre forme l’autre pilier de cette économie avec, dans une moindre mesure, celle de l’agro-alimentaire.
Ville de Rouyn-Noranda
Véritable métropole de la région administrative de l’Abitibi-Témiscamingue, Capitale nationale du cuivre, pont qui unit l’Abitibi et le Témiscamingue, tels sont les principaux titres sous lesquels on désigne couramment cette ville du Nord-Ouest québécois. Située à 107 kilomètres à l’ouest de Val-d’Or, elle doit son existence à la réunion des territoires de Rouyn et de Noranda (érigées comme villes autonomes en 1927 et 1926) en 1986.
Rouyn est d’abord née en 1926 comme village minier, grâce à la venue de plusieurs entrepreneurs forestiers qui s’installent, vers 1920, dans le canton proclamé en 1916. Puis se développe une ville-champignon par suite d’une course vers l’or qui débute en 1922, attirant de nombreux pionniers sur les rives du lac Osisko, surtout en 1924, à environ 40 km à l’est de la frontière ontarienne.
Son nom se veut un hommage au capitaine de Rouyn, membre du régiment Royal-Roussillon en 1759, qui s’illustre lors de la bataille de Sainte-Foy en 1760 et reçoit la croix de Saint-Louis. Il retournera par la suite mourir en France. Quant à Noranda, elle se développera grâce à la découverte, de l’autre côté du lac Osisko, d’une mine par le prospecteur Edmund Horne, en 1911, laquelle portera le nom de son découvreur, dénomination bientôt modifiée en Noranda. Cette appellation résulte de la contraction de Nord et Canada qui, à l’origine, devait prendre la forme de Norcanda, mais se mue en Noranda par suite de la négligence d’un imprimeur distrait. Chacune des entités constituantes comporte ses caractéristiques : Rouyn, plus commerciale, est le siège de nombreux bureaux de l’Administration tandis que Noranda, plus industrielle et résidentielle, était au début réservée aux cadres de la mine de cuivre et d’or, épuisée en 1972. Aujourd’hui, les villes jumelles comme on les surnommait, marient leurs richesses respectives dont témoignent les immenses cheminées de Minéraux Noranda qui surplombent la ville. Cette fusion intime s’exprime également par le gentilé Rouynorandiens, adopté le 26 mars 1990, de plus en plus usité, pour supplanter les appellations de Rouynois et de Norandiens.
Circonscription électorale de Rouyn-Noranda-Témiscamingue
La circonscription électorale de Rouyn-Noranda-Témiscamingue est limitée à l’est par les circonscriptions de Pontiac et de Gatineau, au sud et à l’ouest par la rivière des Outaouais, le lac Témiscamingue et la frontière Québec-Ontario, et au nord par les circonscriptions d’Abitibi-Ouest et d’Abitibi-Est. Elle couvre une superficie de 23 016 km2, qui se partagent plus d’une trentaine de localités concentrées dans le nord et le long de la rivière des Outaouais.
Rouyn-Noranda compte une grande partie de sa population, tandis que le reste est surtout réparti dans des petites agglomérations. Rouyn-Noranda est riche en cuivre, en or et en argent, tandis que Ville-Marie et Témiscaming sont deux agglomérations dont l’économie repose sur l’agriculture, pour la première, et sur le commerce du bois, pour l’autre.
La moitié sud de la circonscription est occupée par de grands territoires à l’intérieur desquels se trouvent l’établissement amérindien situé au sud-est du lac Simard. Quant aux deux réserves algonquines, l’une, Kebaowek, borde la rive ouest du lac Kipawa, l’autre, Témiscamingue, est située au nord du lac de même nom. Un autre territoire non organisé, Roulier, s’étend le long de la frontière, au sud de Rollet. Cette circonscription électorale établie en 1980 réunit l’électorat du Témiscamingue (1912) et la moitié occidentale de l’ancienne circonscription de Rouyn-Noranda créée en 1944.
Canton de Desandrouins
Admis dans le corps des ingénieurs militaires en 1752, Jean-Nicolas Desandrouins (1729-1792) fut envoyé au Canada en 1750, en premier lien au fort Frontenac (Kingston), au mois de mai de la même année où il a dressé des plans pour l’amélioration des défenses. Après la mort de son supérieur Jean-Claude-Henri de Lombard de Combles, lui aussi honoré dans la toponymie québécoise, son rôle comme ingénieur militaire a été décisif, notamment à la prise du fort Chouaguen ou Oswego (aujourd’hui, Oswego, N.Y.) et aux victoires du marquis de Montcalm en 1757, au fort William Henry et, l’année suivante, au fort Carillon ou Ticonderoga. Comme ingénieur du chevalier de Lévis, il a dirigé le creusage des tranchées pendant le siège de Québec en 1760. Le canton de Desandrouins est sitié à 35 km au sud de Rouyn-Noranda. L’ouest est occupé par la municipalité de Rollet et par une population rurale répartie au nord et au sud de cette agglomération. L’autre moitié du canton est traversé par le lac Rémigny et son plus important prolongement, le lac Barrière. Désandroin est la forme qui paraît pour ce canton sur une carte de la région de l’Abitibi (1911) et Desandrouins est relevé dans « Noms géographiques de la province de Québec », en 1921.
Lac-Dufault
Bornée au sud par la ville de Rouyn-Noranda, dans le sud-ouest de l’Abitibi, la petite localité de Lac-Dufault existe sur un plan administratif, à titre de municipalité de village, depuis 1980 seulement, bien que l’on ait des preuves irréfutables que les Algonquins venaient y chasser l’été, il y a longtemps. Le premier habitant des lieux fut un travailleur forestier qui s’est construit un camp de bois rond près du lac en 1933. Des pionniers s’y installent à compter de 1934 et un bureau de poste portant le nom de Lac-Dufault est ouvert en 1947. Le patronyme Dufault, a également été attribué dès 1916 au lac et à la rivière qui baignent les lieux, en l’honneur de Sergius Dufault un ancien sous-ministre de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries du Québec qui a joué un rôle de premier plan dans le développement régional entre 1887 et de 1925. Il fut membre de la Commission de géographie du Québec de 1917 à 1923. Le Lac Dufault, passablement étendu et parsemé de nombreuses îles, d’où son nom primitif Lake of Islands, se situe au cœur de la zone la plus populeuse de l’Abitibi. Il constitue la source d’eau potable unique pour les municipalités de Rouyn-Noranda, de Lac-Dufault et de Saint-Guillaume-de-Granada. Variante : Noranda-Nord.
Ancienne municipalité de Saint-Joseph-de-Cléricy
D’Alembert, à l’ouest, et Saint-Norbert-de-Mont-Brun, à l’est, constituent les territoires limitrophes de cette municipalité abitibienne, distante de moins de 10 km au nord de Rouyn-Noranda. La rivière Kinojévis demeure le cours d’eau majeur de cet espace. L’activité minière, en 1926, marque les débuts de cette localité et la fondation, la même année, de la paroisse de Saint-Joseph-de-Cléricy dont l’érection canonique ne surviendra qu’en 1960. La véritable vague colonisatrice remonte à 1935 avec l’arrivée d’un groupe de pionniers de Saint-Joseph-de-Beauce, dont le lieu de provenance inspirera la dénomination de la municipalité officiellement créée en 1978. La localité naissante se développe autour de la voie ferrée et du dépôt de marchandise. La dénomination courante, Cléricy, provient de l’identification cantonale (1907) et honore le souvenir d’Honoré-Louis de Cléricy, militaire à partir de 1742, capitaine du régiment de Languedoc de l’armée de Montcalm en 1757, qui recevra une compagnie entière l’année suivante. Bien que certains vestiges miniers subsistent encore, la période faste à cet égard se situe entre 1926 et 1939, alors que pas moins d’une dizaine de mines exploitées successivement ou simultanément.
Canton de Montbray
Ce canton, établi en 1907 et proclamé en 1916, se situe à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Rouyn-Noranda, à la limite de l’Ontario. Inhabité et quelque peu montueux avec des sommets qui s’élèvent jusqu’à 520 mètres, le territoire est sillonné par un réseau de ruisseaux et de lacs dont les plus importants sont les lacs Colnet, Montbray, Tarsac et Fabie. La rivière Kanasuta le traverse du nord au sud. Le toponyme honore la mémoire d’un militaire dénommé Montbray, dont les dates de naissance et de décès demeurent inconnues, officier au régiment de la Reine en 1759, lors de la guerre de Sept Ans. Ce nom a été attribué en vertu d’une politique de dénomination toponymique élaborée par le gouvernement du Québec, en 1907, qui, selon les propos du ministre Adélard Turgeon, voulait « faire revivre ici les noms oubliés de quelques-uns des héroïques soldats de Montcalm ».