Traversée de Lévis

La traversée de Lévis

Les premiers bateaux – traversiers apparaissent à Québec en 1812. Avant cette date, il n’y avait que des canots pour se rendre à Lévis.

Les premiers canotiers étaient des Amérindiens qui transportaient les gens et les marchandises dans leurs canots d’écorce. C’était un moyen rapide, mais ces embarcations étaient très fragiles et se brisaient au moindre choc, ce qui rendait le voyage assez périlleux.

Pour plus de sécurité et de rentabilité, les embarcations indiennes furent remplacées par de grands et solides canots en bois conduits par des habitants de Lévis. L’historien Pierre-Georges Roy estime que l’on comptait alors au moins 200 canotiers à Lévis. Ces travailleurs s’étaient regroupés en corporation.

L’été, le travail était facile et la traversée se faisait en moins d’une demi-heure. Toutefois, par gros temps on ne s’y risquait pas, à moins de s’entendre à l’avance sur un prix revu à la hausse. L’hiver il fallait lutter contre les glaces toujours en mouvement. Dans chaque canot il y avait six rameurs, on s’habillait chaudement et les voyageurs étaient couverts de peaux de bêtes, de buffle en général.

Le métier de passeur permettait de bien vivre et les passeurs étaient fiers de dire qu’ils n’avaient jamais eu d’accident en traversant le fleuve.

Jusqu’en 1840, les bateaux traversiers, établis depuis 1812, ne voyageaient pas durant la saison des glaces et on les remisait en lieu sûr, mais les canots de Lévis continuaient à faire la navette.

À Québec, l’embarquement se faisait au marché Finlay ou à la Douane. En hiver, le canot était échoué sur le rivage et, au moment du départ, les chaloupiers le faisaient glisser sur la glace et le lançaient dans une voie d’eau claire. Rencontrait-on un amas de glaces flottantes, on hissait rapidement le canot sur la glace et les hommes cherchaient une nouvelle voie libre. Parfois, la traversée pouvait prendre plus de trois heures.

Un jour, un des passagers débarqué sur la glace ne put revenir à temps à bord de l’embarcation. Le vent, le brouillard, la neige et le courant firent qu’on le perdit vite de vue.

Une autre fois, le 12 février 1819, la chaloupe chavira au milieu d’un amas de glaces. Le canot, appartenant à M. Chabot, fut renversé et six personnes se noyèrent.

En 1817, le steamer Le Lauzon, propriété de M. Gaudie, entra en collision avec une chaloupe transportant 19 passagers. Neuf personnes perdirent la vie.

Avant l’apparition des traversiers en 1812, les chaloupes étant à flot, on amenait les bêtes attachées par les cornes sur le flanc du canot. Une fois dans l’eau, les bœufs nageaient et on traversait le fleuve. Il arrivait cependant qu’un animal soit vaincu par la fatigue. Alors on le sacrifiait en le lâchant au milieu du fleuve.

(D’après Albert Jobin, Histoire de Québec, 1948, p. 345-346).

Pointe de Lévy

Ce très ancien toponyme désigne aujourd’hui une pointe qui s’avance dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis de la ville de Québec, sur la rive sud, à Lévis.

Lorsqu’il rapporte l’arrivée des frères Kirke devant Québec en 1629, Samuel de Champlain signale pour la première fois le « cap de Lévy. » Puis, en 1632, le fondateur de Québec indique deux caps du nom de Lévy sur sa carte. L’ingénieur Jean Bourdon fait de même dans le plan des établissements de la Nouvelle-France vers 1641.

Cependant, à partir de 1648, cette appellation semble s’appliquer à toute la rive sud du Saint-Laurent, en face de Québec, qui fut parfois dénommée Pointe Lévi Est et Point Lévi sur des cartes anciennes. La carte de Villeneuve (1688) indique très bien la Pointe de Lévi, à l’est de la Coste de Lauzon. Une carte de Jefferys (1759) indique Pointe Lévy ou Cap Lauzon. On a finalement retenu le toponyme Pointe de Lévy pour identifier cette partie de la côte.

En choisissant ce nom, Champlain voulait honorer Henri de Lévis ou Lévy, duc de Ventadour, vice-roi de la Nouvelle-France de 1625 à 1627. La maison de Lévy tire son origine du village de Lévis-Saint-Nom, en Île-de-France.

La pointe de Lévy a eu comme premier colon, Guillaume Couture (vers 1616-1701), voyageur – interprète, né en Normandie ; il s’y établit en 1647. À l’époque, il était particulièrement important de développer cette côte du Saint-Laurent, afin d’assurer l’avantage d’un bon poste d’observation en face de Québec.

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La ville de Lévis. Photo : © GrandQuebec.com,

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