Sources d’eau
Avant 1853, année de la construction du premier aqueduc à Québec, les habitants de la ville s’approvisionnaient aux nombreuses sources provenant du rocher de Québec, aux puits et aux rivières. Cela suffisait alors à satisfaire les besoins des résidents et à remplir des citernes que l’on utilisait en cas d’incendie. Une de ces sources est restée célèbre, c’est celle qui se trouvait sur l’emplacement de l’Hôtel-de-ville de Québec.
Il y avait aussi de nombreux puits, notamment au pied de la falaise du Cap Diamant et du coteau Sainte-Geneviève. À ces endroits, il suffisait de creuser 2 ou 3 pieds pour trouver de l’eau potable. C’est pourquoi on y installa des tanneries, car elles ont besoin de beaucoup d’eau. Ces tanneries se trouvaient dans les rues Saint-Vallier et Arago, qu’on appelait aussi rues des tanneries.
Dans la première moitié du XIXe siècle, on remplissait de nombreuses citernes placées stratégiquement. Certaines de ces citernes n’ont été enlevées qu’au milieu du XXe siècle et la dernière a servi comme réserve jusqu’au début des années 1950. Celle-ci était située au coin des rues St-Jean et Salaberry. On la remarquait facilement, son réservoir étant couvert d’une voûte en maçonnerie de forme ronde avec un couvercle en fer.
Malheureusement, vers la fin des années 1940, quand les quartiers du voisinage vinrent à manquer d’eau à la suite d’une rupture du tuyau de l’aqueduc et que les gens allèrent s’approvisionner à cette citerne inutilisée depuis des décennies, la plupart y contractèrent la fièvre typhoïde. La citerne fut donc enlevée.
Pour distribuer l’eau parmi la population, il y avait un service de charroyeurs d’eau. Ils étaient nombreux. Il n’était pas nécessaire d’être instruit pour être charroyeur, il suffisait d’être physiquement résistant. C’est d’ailleurs en partie ces travailleurs qui valurent le sobriquet ironique de «porteurs d’eau» aux habitants de Québec vers la première moitié du XIXe siècle.
Signalons que bien des épidémies au XIXe siècle ont eu pour cause ces charroyeurs qui s’approvisionnaient au cul-de-sac de la Basse-Ville, où les équipages des navires jetaient leur paillassons au fleuve. Si le choléra était présent à bord des voiliers, la maladie se répandait rapidement parmi la population qui consommait cette eau.
On a déjà dit que c’est en 1853 que l’aqueduc de Québec est ouvert à Saint-Sauveur, considérée à l’époque comme une banlieue. La rue de l’Aqueduc est percée le long de l’aqueduc. Saint-Sauveur est annexé à Québec en 1889. Mais on raconte la passionnante histoire de l’aqueduc de Québec dans un autre article: Le premier Aqueduc.
Finalement, notons qu’aujourd’hui la ville de Québec dispose de quatre sources d’approvisionnement d’eau, soit le lac Saint-Charles, la rivière Montmorency avec son bassin versant, le fleuve Saint-Laurent et des sources d’eau souterraines.
Des tests faits dans les différents arrondissements de Québec ont montré que l’eau de la ville est de bonne qualité.
Voir aussi :
- Tanneries à Québec
- Épidémies au XVIIIe siècle à Québec
- Choléra
- Les rues de Saint-Roch
- Noms des rues
- Hôpital Général
- Rivière Saint-Charles
- Mr Beemer et son aqueduc