Première offensive anglaise contre Québec : La première tentative anglaise de prendre Québec
L’hiver 1627-1628 fut une saison de souffrances et de privations pour la cinquantaine de Français du Fort (Château) Saint-Louis. Les résidents étaient découragés et plus d’un parlait certainement de retourner en France.
L’été venu, pas un seul vaisseau ne s’est présenté. Pire encore, les magasins du roi étaient vides et on n’y trouvait ni coaltar, ni étoupe, ni cordage, ni toile, ni voile, ni quoi que ce soit pour appareiller et entreprendre la traversée de l’océan.
Samuel de Champlain décide donc de se rendre à Gaspé pour y demander des provisions aux Français venus pour la pêche à la morue. De plus, il envisage de renvoyer en France «les bouches inutiles». Mais il ne trouve aucun navire qui puisse l’aider.
De retour à Québec, Champlain fait convertir tous les bouts de corde en étoupe, il envoie des hommes en forêt pour s’approvisionner en gomme de sapin et commence la construction d’un vaisseau afin d’explorer les berges canadiennes. Soulignons qu’il n’était pas question de se rendre en France à bord de ce vaisseau qui était trop petit pour tenter la traversée de l’Atlantique.
Les colons ignoraient que la guerre entre la France et l’Angleterre sévissait en Europe. Charles Ier, roi d’Angleterre, et Louis XIII, roi de France, ont décidé une nouvelle fois de mesurer leurs forces et cette guerre eut des répercussions jusqu’au Canada.
Deux vaisseaux portant pavillon anglais apparaissent devant le Cap-Tourmente et y débarquent des soldats. Ces vaisseaux étaient dirigés par deux huguenots français qui avaient visité Québec et Tadoussac l’année précédente avec l’expédition de M. de Caen, aussi connaissaient-ils bien les lieux.
Les anglais détruisent les fermes et emportent les animaux ainsi que les objets de valeur de la chapelle des Récollets.
Champlain prépare en vitesse la défense du Château Saint-Louis et fait construire des barricades. Le 10 juillet 1628, un navire anglais arrive devant Québec. Le capitaine Kertk (on l’appele aussi Kirk et selon d’autres versions, Kertk ne se trouvait pas sur le navire, il était resté à Cap-Tourmente, mais c’était bien son ultimatum que le navire apportait) demande à Champlain de céder le Fort et ses dépendances.
Le texte en français de l’ultimatum s’est conservé. Voici les termes de la sommation :
«Dieu aidant, il faut que j’aie l’habitation tôt ou tard. Je désirerais que ce fût plutôt par courtoisie que de force, à cette fin d’éviter le sang qui pourra être répandu des deux côtés».
On doit admettre que, pour un ultimatum, les termes employés ne sont pas trop rudes.
Samuel de Champlain se hâte de répondre avec fermeté : « Rendre le Fort et l’Habitation, en l’état où nous sommes maintenant, nous ne serions dignes de paraître hommes devant notre roi ».
Pour toute réponse, la flottille de Kertk lève l’ancre et fait voile vers le bas Saint-Laurent.
Mais ce n’est que partie remise. Comme l’écrivait le capitaine Kertk dans sa sommation, «tôt ou tard…».
À suivre… dans l’article Le dénouement ou Les frères Kertk prennent Québec.
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