Les portes de Québec
Sous le régime français, Québec n’avait que trois portes, soit la porte du Palais, la porte Saint-Jean et la porte Saint-Louis. Sous le régime britannique, on en comptait huit, dont certaines sont aujourd’hui disparues ou ont subi des modifications.
En effet, après l’invasion américaine de 1775, les autorités craignaient de nouvelles attaques. Ils firent donc bâtir deux nouvelles portes, la première en haut de la côte de la Canoterie, la seconde dans la Côte de la Montagne.
La première, construite en 1786, était la Porte de Hope. On la connaissait aussi sous le nom de porte de la Canoterie. Elle était située en haut de la côte de la Canoterie, au pied de la rue de la Sainte-Famille. En 1823, cette porte a été restaurée lors des travaux de défense réalisés entre 1823 et 1832. En 1840, elle fut fortifiée. Finalement, on a démoli la porte de Hope en 1874.
La deuxième porte s’appelait la Porte Prescot. Elle datait de 1797, était située dans la Côte de la Montagne et reliait les murailles de la terrasse à celles entourant le parc Montmorency. La Porte Prescott a été modifiée et fortifiée en 1823. Elle fut démolie en 1871 et reconstruite en 1983 pour célébrer le 375e anniversaire de la ville.
La Porte du Palais, ou Porte Saint-Nicolas, en souvenir du faubourg du même nom où elle était située, fut construite en 1691 et restaurée en 1720 par Chaussegros de Léry. Les Britanniques la font restaurer en 1790. Au début des travaux de fortification de 1823, l’ingénieur Holland la fait reconstruire complètement. Finalement, cette porte disparaît en 1864. La Porte du Palais reliait les Remparts aux murailles qui clôturaient l’arsenal.
On constate donc qu’en l’espace de 10 ans, de 1864 à 1874, ces trois portes furent démolies, étant devenues inutiles d’un point de vue défensif.
À l’époque, plusieurs résidents de la ville se plaignent des différents ouvrages militaires qui font obstacle à l’expansion de Québec et à la circulation urbaine. Quelques bâtiments tombent sous le pic des démolisseurs. Toutefois, l’entrée en poste du gouverneur général Lord Dufferin en 1872, combinée à l’intervention de certains citoyens désireux de préserver et de mettre en valeur les fortifications, met un frein à ces démolitions.
La Porte Saint-Jean fut démolie et renaquit quatre fois de ses cendres. Elle fut d’abord érigée par Frontenac en 1692, puis rasée et reconstruite en 1720 par M. de Léry. Tombée en ruine, les Anglais la restaurent en 1791. La Porte Saint-Jean fut démolie à nouveau en 1865 et reconstruite en 1867. Après 1867, c’était une grosse masse de pierres bien fatiguée, de forme carrée et percée de quatre ouvertures: deux grandes pour les voitures à chevaux et deux petites pour les piétons.
Le tramway électrique est installé à Québec en 1896, et la Porte Saint-Jean, devenue un obstacle à la circulation, est démolie une nouvelle fois. Mais, vous l’aurez sans doute deviné, elle est reconstruite en 1938. Elle existe toujours…mais jusqu’à quand ?
La Porte Saint-Louis, tout comme la porte Saint-Jean, fut érigée, retouchée, modifiée et restaurée plusieurs fois. Elle est construite en 1892, à l’époque de M. de Frontenac. Ensuite elle fut restaurée en 1720 par Chaussegros de Léry et modifiée en 1783 par les ingénieurs militaires anglais. Puis la Porte Saint-Louis eut le même sort que les autres fortifications, dans le cadre des travaux de défense de 1823-1932. En 1873, on la reconstruit une nouvelle fois, on la redémolit et, en 1925, on érige l’actuelle porte Saint-Louis.
La porte de Chaînes mène à la Citadelle et son nom est dû aux mailles de fer qui furent placées afin d’orner sa structure.
La porte de Dalhousie fut construite en 1827. C’était la porte principale de la Citadelle.
La porte de Kent, dans la Citadelle, fut érigée en 1879 et nommée en l’honneur du duc de Kent, père de la reine Victoria.
