Naufrage du Montréal
De toutes les tragédies maritimes survenues dans les eaux québécoises, celle du paquebot Montréal est l’une des pires qui soit.
Le 26 juin 1857, le bateau à vapeur Montréal, construit en 1841, remonte le Saint-Laurent en direction de Montréal. Il transporte 300 passagers, pour la plupart des immigrants écossais, et près de 40 membres d’équipage se trouvent à bord du vaisseau (durant la traversée de l’Atlantique, il y avait environ 350 passagers, mais un groupe d’immigrants est resté à Québec, le 25 juin).
Au même moment, un autre paquebot, le Napoléon, remonte lui aussi le Saint-Laurent et rejoint le Montréal. À la mode de l’époque commence une course effrénée entre les deux vaisseaux. Le Napoléon, un navire flambant neuf construit il y a un an, paraît avoir le dessus. Alors le capitaine du Montréal, M. J.C. Rudolph, donne l’ordre de produire plus de vapeur.
Tout à coup, le feu se déclare alors que le Montréal se trouve au large du Cap-Rouge, entre Neuville et le village de Cap-Rouge, à un mille de ce village.
En l’espace de quinze minutes le navire disparaît dans les flots. Bien que le Napoléon se soit porté à son secours, on dénombre 253 morts. Moins de 100 personnes ont été sauvées, dont plusieurs enfants qui venaient de perdre leurs parents. Le capitaine Rudolph se trouvait parmi les rescapés.
Les orphelins furent recueillis par la St. Andrew’s Society de Montréal. Les corps des victimes furent amenés à Montréal et enterrés au Mount-Royal Cemetery, dans une fosse commune.
John Wilson, propriétaire du Montréal, a fait réparer le paquebot qui a ensuite navigué pendant des années. Le capitaine Rudolph fut accusé de négligence criminelle et traîné devant les tribunaux, mais il fut acquitté et reprit du service.
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