Les mœurs d’autrefois

Les mœurs d’autrefois

M. James Thompson, chef du service de génie de Québec dans le dernier quart du XIXe siècle, nous a laissé son journal qu’il a tenu pendant plus d’un demi-siècle. L’auteur est très méticuleux et on y trouve des centaines de faits peu connus qui nous permettent de mieux comprendre la vie d’antan.

En mai 1780, M. Thompson voyage à Baie-Saint-Paul, envoyé par ses supérieurs. Il trouve la localité intéressante et il la parcourt du bout en bout.

En visitant le cimetière du village, Thompson y voit une fosse ouverte avec un cercueil sans couvercle. Une jeune fille y repose, morte récemment, de toute évidence. Il semble que personne ne soit disposé à fermer la tombe.

Thompson est bouleversé et se renseigne. On lui explique que la jeune fille était la fiancée d’un charpentier. Toutefois, le mari découvre, la première nuit du mariage, que son épouse n’est plus vierge.

La fille est dénoncée au public et elle se suicide. Comme il se doit, le curé lui refuse les sacrements de l’église. On dépose la dépouille dans le cimetière réservé aux enfants morts sans baptême. Le curé ordonne alors de laisser la tombe ouverte pendant un certain nombre de jours afin de donner un exemple salutaire aux autres jeunes filles de sa paroisse.

arbres et défilé
Arbres mouvants lors du défilé de la Saint-Jean sous la pluie en 2014. Photo : GrandQuebec.com.

Baie-Saint-Paul

Les lieux étaient déjà habités dès les débuts de la colonie par des squatters que les autorités du Séminaire de Québec invitaient sans cesse à quitter les terres qu’elles possédaient. D’abord attribué à la baie anciennement dénommée Baie de l’ Islet au XVIe siècle, puis Baie du Gouffre par Champlain, le nom de lieu Baie-Saint-Paul, qui a supplanté ce dernier entre 1632 et 1641, a été transféré à la municipalité sous la dénomination à rallonges de Saint-Pierre et Saint-Paul de la Baie-Saint-Paul, en 1845, laquelle sera abolie en 1847.

En 1855, le territoire est définitivement érigé en une municipalité Baie-Saint-Paul qui sera modifié en 1964 pour la dénomination actuelle de Baie-Saint-Paul. Cependant, la paroisse, fondée en 1681 et dont le territoire fut défini en 1722, portait déjà le nom de Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Cette entité ressortissait aux seigneuries de la Côte-de-Beaupré, concédée en 1636, et de la Rivière-du-Gouffre, accordée à Pierre Dupré en 1682. Par ailleurs, la rivière du Gouffre constituait la limite orientale de la première et la limite occidentale de la seconde. Quant au motif d’attribution de cette appellation, il faut y voir les liens étroits qui unissent saint Pierre et saint Paul, fêtés ensemble par l’Église le 29 juin.

D’ailleurs, l’association Pierre-Paul est fréquente dans la toponymie des pays de tradition catholique. Ce qui caractérise Baie-Saint-Paul, c’est la plénitude de la nature dans laquelle elle baigne. Image de la paix et du bonheur composée de battures merveilleuses, de flancs striés de montagnes, de chutes, de ruisseaux enchanteurs, de prairies fertiles, de terrasses sablonneuses auxquels le tumulte de la rivière du Gouffre ajoute au plaisir sonore des Montagnorois, nom collectif des citoyens de la municipalité de paroisse de Baie-Saint-Paul, dont le gentilé souligne la royauté oronymique. Véritable paradis des artistes, Baie-Saint-Paul peut se vanter d’avoir accueilli, entre autres, les peintres René Richard et Clarence Gagnon.

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