Les fortifications de la ville de Québec
Avant la construction des murailles et des portes de la ville de Québec, l’officier de marine Bellin conçoit et exécute, de 1700 à 1709, les premières fortifications dignes de ce nom. M. Bellin fait édifier un bastion aménagé en fort près du Château Saint-Louis. Une batterie de trois canons est établie dans la basse-ville. De plus, on construit des redoutes en bois de forme carrée, percées de meurtrières. Ces redoutes sont bâties aux endroits suivants: une première est située sur la rue Saint-Louis, près de la rue Sainte-Ursule, une deuxième se trouve sur l’emplacement occupé plus tard par le Collège Morrin et une autre est érigée au pied de la rue Sainte-Angèle. Tous ces petits forts furent reliés par une palissade en bois encerclant le Cap Diamant.
Évidemment, ces constructions ne furent pas jugées satisfaisantes. Alors, en 1720, M. Gaspard Chaussegros de Léry, ingénieur du Roi, conçoit un autre plan de fortifications. Son projet comprend une citadelle, des murs et des bastions encerclant la ville de Québec. Toutefois, le projet n’a pas été réalisé, même si M. de Léry a commencé les travaux. Les embarras financiers de la France entraînent l’arrêt des constructions en 1744, les murailles étant à peine entamées. Les seules fortifications réalisées furent les trois Portes: celle du Palais de l’intendant, la porte Saint-Jean et la Porte Saint-Louis.
Les dessins que l’on conserve aux archives de la Marine, à Paris, furent approuvés par le Prince de Bourbon, par le maréchal d’Estrées et par le secrétaire Renau.
En 1757-1758, Montcalm écrit que les fortifications étaient ridiculement faibles et que l’ennemi aurait peu de peine à s’en emparer. Le directeur du génie civil dans l’armée de Wolfe, Mr. Mackeller, signale que les ouvrages de défense des Français offrent peu de résistance.
Tout cela est dû à l’incurie administrative. Depuis longtemps, les fortifications de Québec n’étaient ni entretenues, ni réparées. Il y avait même des bouts de murs effondrés en plusieurs endroits avec des brèches de 500 verges de long. En fait, presque tous les fonctionnaires dilapidaient le trésor public. Pendant que les habitants de Québec devaient se rationner et étaient réduits à la famine, l’Intendant Bigot et ses pareils menaient la belle vie.
Alors, après l’arrivée des Britanniques, le gouverneur James Murray croit qu’il serait préférable de démolir les vestiges des fortifications qui étaient en si mauvais état pour édifier de nouvelles défenses. Une citadelle temporaire est donc construite par les ingénieurs Holland et Twiss en 1800, et entre 1823 et 1832 on érige la Citadelle actuelle. Les Britanniques ont trouvé le vieux plan de Léry si bien conçut qu’ils l’ont exécuté presque à la lettre. Ils ont investi plus de 35 millions de dollars dans la construction de la Citadelle.
Voir aussi :
- Château Saint-Louis
- Les rues de Saint-Roch
- Noms des rues
- Biographie de Montcalm
- Biographie de Gaspard Chaussegros de Léry