Conditions de la traversée

Conditions de la traversée de l’océan

Au XVIIe siècle, les navires qui mènent les nouveaux immigrants à Québec sont habituellement assez petits, leur longueur varie entre 25 et 50 mètres.

Le poids transportable est calculé en tonneaux. Chaque tonneau est égal à 2 mille livres. Un navire peut porter entre 100 et 800 tonneaux. Le nombre de membres d’équipage est également variable. Outre les matelots et les officiers, un charpentier, un calfateur et un cuisinier avec ses aides en font souvent partie. Sur les bâtiments les plus grands, on trouve même un administrateur, un chirurgien, un maître valet et un aumônier.

L’aumônier dirige la prière tous les matins. La messe est célébrée si le temps le permet, car une mer agitée peut l’interrompre si les Saintes Espèces risquent d’être endommagées. C’est aussi à l’aumônier de veiller à la morale de l’équipage, d’éviter les bagarres, les suicides, les viols, etc.

Quant à l’administrateur, il représente les propriétaires du navire (le roi dans le cas des navires de la marine royale). Il tient l’inventaire de tous les objets qui sortent et entrent. C’est lui qui surveille la distribution de nourriture et d’autres éléments importants (savon, draps, poudre contre les poux, etc.)

Le chirurgien veille à la bonne santé de l’équipage et des passagers. De plus, c’est à lui que revient la lourde tâche de limiter l’expansion des poux, de couper les cheveux et les barbes des hommes. Avant le départ, le capitaine fait l’inspection du coffre du chirurgien pour s’assurer qu’il est bien garni (poil au quiqui!).

Le maître-valet est peut-être l’un des personnages les plus importants durant les longues traversées, car c’est à lui de veiller à la conservation de la nourriture et de l’eau, de faire nettoyer les produits régulièrement, de distribuer, en premier lieu, les aliments périssables, etc.

Tous les membres de l’équipage, à l’exception du capitaine et de l’aumônier, vont par paires. Chaque paire partage un lit (pour les matelots, c’est plutôt un hamac), un siège, les ustensiles (même la cuillère). Pendant que l’un se repose, l’autre travaille. Ainsi, on économise de la place. Notons que le mot matelot vient du hollandais mattenoot, soit compagnon d’une même couche.

Chaque équipage est divisé en quatre groupes qui travaillent à tour de rôle. Chaque groupe est de faction pendant quatre heures. D’où l’expression «faire le quart».

C’est ainsi que des douzaines de navires voyagent entre le vieux continent et la Nouvelle-France chaque année, des premiers jours du mois de mai jusqu’en septembre.

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Trois voiliers arrivés de l’Europe ont apporté un nouveau lot de colons, photo en couleurs, prise vers 1670 par Mgr François de Laval.

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