Le cadran de la cathédrale de Québec
De 1842 à 1867, le cadran de la cathédrale de Québec sonna les heures et donna l’alarme.
En 1775, le gouverneur Carleton fit cadeau à la cathédrale d’une horloge qu’on plaça dans le clocher. Avec le temps, cette horloge se détraqua et ne sonna plus les heures. En 1842, un certain M. Bourdages, arpenteur de profession, doublé d’un habile mécanicien, répara l’horloge en y ajoutant une sonnerie spéciale en cas de feu. Tout allait bien. Il s’attendait à être rémunéré pour son invention, il réclama même… Mais la Corporation (la ville de Québec) faisait la sourde oreille.
Il attendit dix ans. Alors, en 1852, à bout de patience, M. Bourdages enleva les aiguilles de l’horloge et en arrêta le mécanisme. Les gens de la Haute-Ville, qui avaient l’habitude de régler leur montre à ce cadran, ne l’entendaient pas de cette oreille. Aussi adressèrent-ils des protestations au Conseil de ville de Québec.
Or, comme la crainte des électeurs est le commencement de la sagesse, les échevins du temps mirent de l’eau dans leur sirop d’érable et accordèrent à M. Bourdages une somme de 25 louis, à condition d’entretenir l’horloge en état de marche pendant un an. Ce qui fut fait. Voilà comment le cadran de la cathédrale sonna l’heure et l’alarme pendant 25 ans.
(D’après Albert Jobin, La petite histoire de Québec, 1948).