Les cabarets de Québec
Voir aussi notre article : Au temps des matelots
Une autre conséquence presque obligée de cet afflux de matelots qui envahissaient régulièrement les rues de la ville fut le nombre croissant de cabarets à Québec. Rien que pour la basse-ville, on en comptait une quinzaine. La plupart se situaient le long de la rue Champlain, qui en détenait presque le monopole.
Pendant tout le XIXe siècle, la plupart de ces cabarets étaient tenus par des veuves irlandaises. Les boissons à la mode étaient le gin, le rhum, le whisky, le rye (whisky canadien fabriqué à partir du seigle) ou même le cognac. Curieusement, le vin et la bière n’étaient pas alors en usage.
Ces cabarets étaient visités par des racoleurs, dont la profession était très répandue. La tâche de ces embaucheurs consistait à enrôler des matelots sur un autre navire que leur bateau d’origine.
Dans la plupart des pays, cette désertion était considérée comme un délit. Mais les scrupules n’étouffaient pas les racoleurs. Ils sévissaient dans tous les ports du monde et Québec n’était pas une exception à la règle. Quand la persuasion ne suffisait pas, le racoleur saoulait la victime, et une fois ivre-mort le matelot était transporté sur son nouveau navire. Le capitaine du vaisseau payait rubis sur l’ongle, sans donner de reçu. Le pauvre diable se réveillait quand le bateau était au large.
Pour contrer l’influence fâcheuse des matelots sur l’atmosphère de la ville et pour faire face aux nombreuses bagarres, le Gouverneur-Général du Bas-Canada, le comte Gosford, créa en 1837 la Police riveraine, dont nous racontons l’histoire dans l’article: Histoire de la police de Québec.
Voir aussi :
- Au temps des matelots
- Histoire de la police de Québec
- Les cabarets du Québec
- Incorporation de la cité de Québec
- Télévision et cabarets au Québec