La Voirie et le Voyer : Les premières rues de Québec
Rappelons qu’au temps de la Nouvelle-France les autorités désignaient un officier spécial, qu’on appelait le Grand-Voyer, dont la fonction principale consistait à tracer les grandes routes publiques. Le Grand-Voyer supervisait également leur alignement, leur construction et veillait à l’entretien des voies de communication.
Les routes se divisaient en deux catégories, les grandes routes appelées la Grande Voirie, et les petites routes ou Petite Voirie.
Les grandes routes étaient les chemins du roi, les routes transversales et les routes du moulin (qui conduisaient au moulin). La Petite Voirie, c’étaient toutes les autres rues tracées dans les villes.
Le Grand-Voyer devait aussi veiller à ce que personne ne construise une maison dans la ville sans permis. Avant d’ériger une bâtisse, l’intéressé devait aller voir le Grand-Voyer qui délivrait le permis ou un procès verbal d’alignement. De même, il était défendu de placer des balcons, des escaliers, des enseignes, des auvents ou des comptoirs faisant saillie sur la rue sans la permission du Grand-Voyer.
À Québec, on constate le soin qu’on apportait aux tracés des premières rues. Selon l’historien Edmond Roy, l’arpenteur qui traça les premières rues de la ville fut M. Jean Bourdon, ingénieur et arpenteur général de la Nouvelle-France. M. Bourdon traça la plupart des rues et supervisa la plupart des constructions de 1634 à 1668.
La première grande rue tracée à Québec reliait la Basilique à l’Hôtel-Dieu. Cette rue avait 36 pieds de largeur. La deuxième était la rue Saint-Louis, qui reliait Sillery, Sainte-Foy et Cap-Rouge. Au moment de sa construction, son but principal était de permettre la venue rapide de troupes en cas d’attaque.
La troisième voie est la rue Saint-Jean, ouverte en 1667. M. Jean Bourdon l’aurait nommé en son propre honneur. À vrai dire, cette rue n’était alors qu’un simple sentier tracé à travers champs et son aménagement permettait aux colons du Coteau Sainte-Geneviève de rentrer directement dans la ville de Québec.
En 1683, le Grand-Voyer René Robineau trace le chemin royal de la Seigneurie Notre-Dame-des-Anges, située à Saint-Roch et Limoilou, jusqu’au bord de la rivière Saint-Charles. De cette façon, les colons de Charlesbourg peuvent entrer en ville par la Côte d’Abraham.
En 1707, un passage est établi à la Canardière sur la rivière Saint-Charles. Les habitants de Beauport peuvent ainsi rejoindre Québec par la Côte du Palais.
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